La chair solide
Dont j'ai besoin pour mes produits du ventre
Ne finit d'accepter le vide
Qu'à ce point fragile où venu du centre
Leur creux monte en nausée âcre au cerveau liquide
Fendre le sang croupi d'un rêve et entre
Ce n'est qu'alors que commence
La reconstitution du mal
Par lequel les monceaux d'indifférence
Se sont vu prononcer le voeu létal
D'aller langer leur transe
Je pourrais vouloir que la gêne s'évapore
Que le chant s'efface
Que les souvenirs se déplacent
Et que la haine en allant chercher son axe
Entre ses masques
Les coince et les dévore
Mais le creux jaune ou vert qui se transplante
Ne sera jamais que la teinte ambiante
Qui s'utilise pour évoquer d'un pli
La façon infecte dont j'ai grandi
Et le mode affreux dont j'opère
© 1998 Pierre Igot