LE DROIT DES FENTES
(P Control)


Il y a celles qui vendent et celles qui achètent. Il y a celles qui pendent et celles qui regardent. Il y a les ventres et il y a les visages. Il y a la dissolution progressive et puis il y a le néant. Il y a ce qui aurait pu être une idée et il y a ce qui n'en est déjà plus l'expression. Il y a la complexité de ce qui est simple mais il y a aussi la simplicité de ce qui est complexe. Il y a un regard qui erre et il y a le corps fixe sur lequel il se pose. Il y a la fente et il y a le droit. Le droit qu'a la fente de s'ouvrir. La fente que le droit va s'offrir. Il y a des singes et des hommes. Il y a des signes

qui ne trompent pas
et des trompes
qui ne signent pas
des éléphants mûrs
qui répondent
et votre façon jaune de sortir
qui se regarde
en sortant de ce que vous avez cru voir
qui vous dégoûte
qui vous donne l'envie d'exprimer votre dégoût
dégoûtant
puisque vous n'avez jamais rien vu d'autre
que votre drôle de façon jaune de sortir
et son trou

il y a des signes verts
qui ne trempent pas
et des jaunes avertis
qui se diluent

de l'attente les couleurs sont moches
de ma tante les pommes sont mielleuses et tendres
je croque ma tante dans les poches
et j'ai froid d'attendre

Il y a ceux qui rentrent et ceux qui ne sortent pas. Il y a des ventres et il y a des repas. Il y a des raisons de manger et il y a la raison qui démange. Il y a trois fois trop de monde ici et la brume qui dérange
les gens sans monde
le monde sans les gens
la certitude de sortir qu'un géant décroche
ceux à qui il va la rendre
qui vont croire être sortis du trou

Sur le lit des brumes qui sortaient il y avait ma tante
Dans sa poche qui sortait il y avait son ventre
Sous le flanc de sa trompe il y avait du vent
Dans son simple regard il y avait du sang


© 1998 Pierre Igot

Retour au tableau chronologique

Retour à la page titre