Le droit d'emplir
Tout à l'envers
De son parterre en tas
Et de surgir
D'un vieux trépas
Neuf et long comme un ver
Et gras
L'air commence à faire
L'eau sent le corbeau
Et le feu dépèce un nerf bleu
En prétendant qu'il exagère
Alors l'inconstant
C'est le droit de fuir à la main
De changer de tache en merdant
De raconter de beau matin
Comment tard on s'est fait les dents
En divisant la nue en seins
Pour téter un peu plus longtemps
Avant de s'empaler sans frein
Sur le goulot plastique et grand
De son parrain
Tout à l'avant
Dans son trou qui sentait le vin
Et le lustre de moindres flancs
J'aurais tout pour être serpent
Sauf le venin
Alors je choisis le roseau qui pend
Son jeu bénin
Et j'attends le droit de cracher le ciel
Pour le cas pluriel
Où l'art célébrerait son tri
En venant percer des jours gris
Et les déposer dans mes bras vernis
Dieu m'a donné ma préférence
À trop donner Dieu devient rance
Le soir j'aime une envie entière
Sur un lit de bouts de matière
Le matin il me faut du frais
Sur frais, sans fond, ni lubrique ou vrai
Mais pour l'heure
Beaucoup plus simplement surtout
En attendant la faute de goût
Je m'écoeure
© 1998 Pierre Igot