FACTURE


J'ai trop senti
Le nom des textures
Pour pouvoir encore en toucher le pli
Sans l'examen qui les rend dures

Et mes doigts qui brûlent d'en lire
Le moindre relief un peu mou
Et le creux défaut qui l'admire
Avec l'arrêt profond d'un trou

J'ai passé des nuits bien vulgaires
À négliger d'aimer le son
Cru des peurs les plus claires
Au lieu d'en épuiser le fond

La lenteur d'un double héritage
M'a égaré loin du parfum
Fou d'un réseau sauvage
Et de leur voeu de n'être qu'un

Je suis forcé jusqu'à la fin
D'évacuer ce qui me frôle
Et de disperser son destin
Pour ne pas négliger son rôle

Il est peut-être temps d'y croire


© 1998 Pierre Igot

Retour au tableau chronologique

Retour à la page titre