Mille deux cents visages et la nuit
Réduite au reflet
Pointu des yeux ternes
Sur un projet d’au-delà sans bruit
Rien ne se passe entre les axes
Sans point commun prévu d’avance
Rien sans les mains nues qui les bougent
Rien sans la fille aux reins qui dansent
Comme elle arrange
Le son manipulé des foules
On la suit moulant ses nuances
Sur les échos qu’elle y déroule
C’est en corps ferme
Qu’elle absorbe du chant le rythme
C’est en peau sans fard sous les voiles
Qu’elle assemble des flux la cadence exacte
Il faut la suivre au fond des courbes
La voir écarter les jambes debout
Poser toison sur l’horizon
Du décor lumineux qui l’offre
Il faut la voir effleurer du regard
Les élans vieillis du contact
Et promettre en déplaçant l’air
De ses seins levés qu’elle est chair
Qu’elle est chair plus que les flancs brisés
Qu’elle est chair plus que tous les culs gris
Qu’elle est chair, souvenir de chair et chair pleine
Au son pieux de tous les objets charnels
Qu’elle avance
En séquence
D’offrande au dieu pulsatif des couloirs