Il faudra voir
Au début il faudra manger
Mâcher, avaler, digérer, noir
Broyé cru du premier jet
Après il faudra s’étendre
Se donner les moyens du ventre
Et se localiser comme une fente
Au détour d’un morceau de flanc
Ensuite à la belle étanche
Il faudra glisser des spectacles
Quais de cuir comme la peau blanche
Sur l’écueil de son réceptacle
Là
Texte tendu comme une claque
Lèvre mordue et sang sur flaque
De sang plus dense au goût plat
Là
Il faudra boire et danser froid
Pour les saints pris du penser droit
Au ton libéré de prélat
Il faudra croire
Que tous les verbes se ressemblent
Pendant que les noms élus tremblent
De s’être trompés de gloire
Là
Les copules sont devenues
Des façons de s’avancer nues
Là tout me dit : « Prends-la. »