Que d’être plus rapide que ses nerfs
Que de monter plus haut que les sommets
Que d’anticiper en faisant des trous
Que de changer sans rester nouveau
Que de suivre la courbe en léchant les espaces
Que d’ouvrir en fermant le jeu
Que d’ingérer le feu quand il est beau
Que de servir de mèche rebelle
Que d’opposer les mêmes pôles
Que d’aimanter le même sable
Que de figurer dans des listes
Que de compter pour les comptables
Que d’hétérogénéiser son sang
Que de multiplier les répétitions
Que de simplifier les nuances
Que d’écouter les paysages
Que d’être paralysé jusqu’aux chevilles
Que d’avoir un pénis plat
Que de tirer la langue après l’effort
Que de manier l’ironie en cercle
Que de s’entendre dire : « Bon. »
Que de n’apparaître qu’aux morts
Que de livrer des livres
Que de jouer avec son annulaire droit
Que d’être dans les cris qu’elle pousse
Que d’avoir prise sur la glace
Que de coller aux odeurs qui s’échappent
Que de roter le ventre vide
Que de délirer l’esprit sain
Que d’énumérer des complots
Que de faire un bilan des failles
Que d’y glisser des représailles
Que d’attendre des commentaires
Que d’être sidéré d’en faire
Que d’expliquer ce qu’ont les plaques
Que de boucler des bouts de clefs
Que de contenter contant
Que de manger blanc
Que d’être sage à l’horizon
Que d’errer sur place à raison
Que d’aimer large
Que d’entrer au centre
Que d’ouïr qu’on a joui
Que de se croire cru
Que de se boire bu
Que de l’avoir eue
Sans dressage et surtout sans cage