TERRAIN


Terrain

J'aurais pu tenter de saisir
Ces moments où je tombais raide
Où tout était insupportable
Intense au point d'en être insaisissable et grand

Maintenant j'ai des cycles
Des imparticularités cliniques
Autrement peu denses
Et des gênes lentes
À fonder son propre asile et le vendre

Qui s'étonne encore que rien ne sorte mûr ?
À combien de diarrhée acide et blanche
Se mesurent la fin des niveaux de crampes
Et la moiteur sous-relative du fond des crises ?

Je suis tout sauf qu'on ne sait rien
Quand je l'entends lu je m'égare
Et quand je le lis chanté tout s'efface
Pour laisser le refrain du sens
Importer sa viande et la cuire

Avec un tel tas on finit par copier le vent
Et disperser les mêmes cendres
Avec un tel mélange absurde d'évidence
On s'élance
Pour changer de veine
Et on dégage une autre ligne
Qui ronge et qui creuse autant

J'aurais pu déloger l'obstacle
Et brûler le terrain vivant
Mais rien n'empêche qu'on l'explore
Et rien n'arrête un amputé nu dans les sables


© 1998 Pierre Igot

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