REBUT
(Doublure)


Plus inutile et moins douleur
Mais tout aussi gorgé de peur
Qu'on finisse par le comprendre
Et l'achever tant qu'il est tendre

Ver au double et rebut vivant
Il se mange sans jus devant
Un fond de chairs et quelque trace
De réseau brumeux qui s'efface

Il ne durera que le temps
Qu'on devine que tout s'étend
Quand il manifeste son frein
À la rumeur que tout le craint

L'autre ordonne qu'il se rétracte
Avant qu'il ait fini son acte
C'est un geste qui se façonne
À la chaîne quand elle est bonne

Mais l'autre soir interrompue
C'est toute la forge qui pue
Qui s'est mise à pisser des gerbes
Pendant qu'on lui cherchait des verbes

Le jour a fait l'évanescent
Pourquoi vivre quand on vit sans
Les choses ont retrouvé l'ordre
Mais pas vraiment le goût de mordre

Moins inutile et mieux sauveur
Il se greffe à bien des saveurs
Le tout est d'arrêter de fendre
Le tout est de nier la cendre


© 1998 Pierre Igot

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