LE MUR DES OBJETS PERDUS


Après que la distance
A fait l'objet d'une trace
Et qu'un peu d'insistance
A délogé l'espace
Pour réconforter la transe
Et déminer la fièvre qui l'enlace

Avant qu'un jour blanc se lève
Sur la notoriété du mal
Et son rythme à la forme brève
Entre un rut animal
Et le son d'un grain sur la grève
Pour révéler leur flux égal

Au-dessus des noms perdus
En dessous des masques
En avant des yeux tordus
Des murs gris et des chants flasques

Il y a qu'il n'y a rien qui vaille
La peine d'en clamer l'indépendance
Il y a le résultat du fruit des choses
Et l'arôme de leurs liens épars
Avec assez de noix pour nous détruire
D'un coup d'allergie mondiale de la chaîne aux glandes

Oui, j'ai peiné pour afficher
Les nez les plus fiers
Et les seins mieux lampés aussi
Mais contre un mur d'objets en place
Neutre et creux tout contre l'espace
J'ai brisé tous mes intervalles
La polyphonie des lumières et même
L'horreur d'une messe en si


© 1998 Pierre Igot

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