DOUBLE ÉQUIPE


C'est selon
La force du vent ou ce qui la soulève
Que je l'attire ou qu'elle arrive au seul
Bruit de ma langue épaisse
Entre mes lèvres
Que je commence à la relire
Avec l'attention d'un sauvage élu
Ou qu'elle se dicte à mon visage enfoui
Sans la moindre preuve

Triste ou sévère, au moindre pli
Dans l'ébène de sa torture
C'est compromis sur compromis
Que j'enchaîne à son gland verni
Avec l'assurance d'un vieux murmure
Dans la haine de l'océan

Je suis de l'humeur de ses veines
De la couleur de ses orages
J'aurais pu tout rompre et m'allonger
Auprès de son cadavre plein
Mais j'ai choisi de risquer mes gènes
Au fin labeur du déchiffrage
Atonal de son sein
Dans le goût naissant du danger

Elle n'est pas simple à la lumière
Et prend tout son fumet des ombres
J'aurais pu ajouter qu'elle était fière
Cela n'aurait pas dit son nombre

C'est souvent le ciel quand elle passe
La brume et le vent sur les mêmes dunes
Pour me retrouver seul avec l'une
J'ai passé l'autre à changer d'espace

Mais pure elle est inséparable
Et pure elle était dans le sable


© 1998 Pierre Igot

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