DEGRÉ


Degrés

Tout est relatif
Sur la scène
Et dans les coulisses
Absolument saines
De la prestation parfaite
Du médecin imaginaire
Qui vient de saigner le ciel

Ce qui l'est beaucoup moins
Et donc beaucoup plus
C'est ce qui s'écoule par les pores
Du spectateur averti
Quand il s'aperçoit verdi
Qu'il n'est pas plus malade dans les fièvres
Que guéri par leur débandade
Et qu'au regard de la souffleuse asthmatique
Qui s'attarde sur ses mains propres
D'avoir attendu leur tour
Il faudrait pouvoir dire entre deux actes
Qu'il a touché le poids des choses
Et qu'il ne sert plus de rien de fuir

Alors assis sur les degrés
D'un syndrome absolument terne
Le spectateur acquis à l'absence de cause
Se promène de la tête
Entre les images
Parmi les remèdes
En défendant sa propre gêne
Au nom d'un nom perdu parmi les titres
Ou d'un regard juste égaré
Parmi les vitres

Mais pour atteindre l'ennui d'être sauf
Il faudrait renoncer à l'envie de luire
Et dénoncer le son des cercles
Il n'est pas prêt

Alors, ensuite et jusqu'à la fin de l'ouest
Il imagine des horizons vernis
La ligne tourne quand il se dépêche
Mais le vernis reste et retient ses cris

J'ai le degré
Pur d'achever
Coincé vers l'ouest
Et la descente
Impure et lente
De mon corps en boucle contient le reste


© 1998 Pierre Igot

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