ATTIRAIL


Aucune grâce
Ne mérite autant d'être décrite
Que celle dont tu m'empoisonnes
Quand tu te retires savamment de mes pensées

Aucune drogue
Ne vaut l'air dont tu m'intoxiques
Quand tu respires au bord de mes lèvres
Le parfum de mon agonie

Partir
C'est ce que tu réserves
À ceux dont tu ne t'éprends pas
Mourir
C'est un cadeau de ton absence
Et vivre
Le domaine de ton inconscience

Pour ta gloire, il faudrait
Que je finisse par aimer parler de toi
Par t'accorder un nom, un visage, un regard
Et que je célèbre ta cruauté devant les astres

Je n'ai même plus la force d'être silencieux
Mais j'ai encore celle d'essayer
De te rendre un peu laide
Et je vais bien finir par te séduire

Il n'y aura pas de combat
Puisque tu n'as jamais voulu me vaincre
Mais tu ne peux frôler cent fois mes chaînes
Sans me sentir attendre
Du fond de mon métal blanc
Que le noeud s'étire et se fasse


© 1998 Pierre Igot

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