APPAREIL


Appareil

J'ai l'esprit neutre
Et quand il est neutre il n'attire rien
Pas même l'idée pourtant claire
Qu'il pourrait être neutre
S'il n'était rien, de même
Que rien de clair ne l'attire
Et rien de ce qui l'attirerait ne serait clair
S'il était clair qu'il n'était rien

Avec tout cela, il faut que je mente
Que je me munisse d'un combat
Entre mensonge et nécessité
À qui la faute... Entre combattre démuni
Et mentir à son devoir
Tout est nécessaire à défaut de loi

C'est bien l'erreur au fond des fois
Qui me rend fidèle au bien
Elle m'a rendu sa profondeur
En errant avec ma confiance
Où les bontés sans fond se rendent

Avant les faits dont je dispose enfin
Je faisais mal
Je disposais de l'infini
Comme d'un maléfice
Mon je final en position
Fini d'avance plus malfaisant
Et plus malin
À vouloir s'en défaire
Aux confins que ses maux devancent

J'ai le sang rouge
Et quand il érige en trace
Ce qu'il semblait diluer dans les airs
Je me demande s'il est vraiment nécessaire
D'aller en mesurer l'audace
Avec un étalon frappé de rage

L'insolence est moins faste
Moins mécanique

Mais si peu seule aussi
Dans la machine à fête
Identique mais diminuée
Prête à défoncer l'appareil

(C'est par après qu'on se souvient du voile)


© 1998 Pierre Igot

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